Campos y Ruedos a 9 ans |
Ce numéro 17 des Analectes de Campos y Ruedos est dédié à nous-mêmes, à Campos y Ruedosparce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même et parce que cela fait 9 ans que le blog existe. Il est né le 21 octobre 2005 en fin de journée. Il a poussé son premier cri très rapidement et les parents, presque une décennie après, se portent toujours bien même si l'on pourrait chipoter sur deux trois rhumatismes naissants, sur un cou qui fait mal, sur le cheveu blanc qui gagne du terrain...
En octobre 2014, Campos y Ruedos c'est une bonne douzaine de collaborateurs, dont certains plus présents que d'autres: on attend toujours qu'un certain italien avance la jambe, qu'un autre incertain mexicain se croise un peu plus voire même qu'un peintre installé dans le sud se sorte le pinceau... d'entre les dents. On espère aussi le réveil d'un photographe parisien dont le coma s'éternise de manière inquiétante ainsi que le retour rapide de l'uppercut d'un artiste à moustache... ne doutons pas que l'actualité taurine si chargée ces temps-ci saura inspirer leur prose écrite et/ou picturale et/ou photographique. Doutons un peu tout de même vu la tronche de l'actualité taurine en cette fin 2014.
Bref, Campos y Ruedos tient bon malgré le si peu à raconter de ce monde taurin sous peine de se répéter inlassablement. La corrida ressemble à une belle vuelta de campana en phase terminale: elle se casse la gueule purement, simplement, sans détours et sans heurts, proprement. Les figuraspoursuivent dans leur illusion d'être figuras del toreo, les ganaderos, dans leur majorité, s'adaptent à leurs attentes, le toro étant maintenant produit et non plus élevé. Les empresas pleurent sur les trottoirs de la crise mais se jettent comme des chiens de rue sur les arènes libres, ils ont leurs réseaux et leurs mesquineries comme les aficionados d'ailleurs. On n’est pas mieux que les autres. La preuve ? Internet ! C'est lui qui a fait Campos y Ruedos alors merci à lui mais c'est aussi lui qui a fait tout le reste c'est-à-dire fabriquer en quelques années à peine un monde taurin dans lequel twitter a remplacé Toros et où les toros n'ont plus le temps de mourir sans qu'ils ne soient déjà en photo mal cadrée sur Mundotoro ou Aplausos où la nouvelle chronique taurine — celle qui n'a pas l'habitude de dépasser les 140 caractères autorisés — hurle dans sa pauvreté sémantique que lestoros sont trop lourds et que c'est le problème. La boucle est bouclée. Le campo capote sous lesfundas et clapote sur les prés sans herbe certainement revendue aux anti taurins qui ont réussi à nous contraindre à venir aux arènes sous le regard méfiant des gens d'armes et autres vigiles assermentés.
Mais il reste des ‘Cantinillo’, des Lamelas, des ‘Trastero’, des amis un peu partout, des espoirs ; un espoir, celui toujours renouvelé, chaque jour de corrida, d'avoir les poils dressés, les larmes aux yeux et la conscience que la vie n'est qu'un paradoxe époustouflant.
Bon anniversaire Campos y Ruedos.
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